Nous voilà embarqué dans une tourmente perpétuelle de corps virtuoses qui tournoient vers l’infini.
Edouard Lock sculpte l’espace avec du temps qui passe.
Les vibrations du violoncelle, les cliquetis du piano ou cette voix sublime nous engourdissent les sens, les danseurs pointent, tournent, virevoltent comme un mouvement perpétuel.
Nous voilà submergé d’une création infinie.
Et puis les danseurs cherchent en permanence le cercle lumineux qui va les porter vers nous.
Un rideau comme une craquelure nous maintient dans ce monde imaginaire d’une vie trop courte. Et le violoncelle reprend encore plus fort et l’on se sent à l’intérieur de soi-même avec tous nos tourments, nos doutes, nos désirs de plénitude. Alors descend du ciel un écran et une image de synthèse nous interroge sur notre réalité mais dans quel monde sommes-nous ?
Les cercles de lumières se succèdent s’agrandissent se superposent se juxtaposent. Et chaque fois la vie tourne à toute allure sans fin. Notre terre est trop petite, mais chacun a la sienne chacun partage la sienne avec celle de l’autre, chacun est l’autre et tout est osmose.
L’homme se bat la femme devient homme l’homme embrasse l’homme la confusion s’installe, et le temps n’existe plus. Il est devenu infini.
Christophe Naux - 19/12/02
Au Théâtre de la ville - Paris